Feu vert du gouvernement belge au projet MYRRHA

Communiqué de presse belge : une bonne nouvelle pour nos collègues

Nucléaire: le gouvernement donne son feu vert au projet Myrrha, un réacteur nouvelle génération.

Le gouvernement Michel vient de donner son feu vert au projet Myrrha (multipurpose hybrid research reactor for high tech applications), avec un financement de 550 millions d’euros entre 2019 et 2038.

Myrrha, c’est le premier prototype mondial de réacteur de nouvelle génération. Contrairement à ce qui se passe dans nos réacteurs actuels, il est très facile à arrêter, il dispose d’un accélérateur, pour l’allumer et l’éteindre, sorte d’interrupteur marche/arrêt. Plus sûr, plus facile à utiliser et à contrôler, il serait aussi beaucoup plus efficace.

 

Centre d’étude nucléaire de Mol

Ce projet de grande envergure placera la Belgique à la pointe de la recherche nucléaire. Il s’agit du premier réacteur nucléaire au monde piloté par un accélérateur de particules. Son avantage : il permet de contrôler plus facilement les réactions de fission et d’éviter les risques d’emballement et de réactions en chaîne, comme dans les réacteurs nucléaires classiques.  Son refroidissement ne s’effectue pas avec de l’eau, mais avec un mélange de plomb et bismuth, ce qui a l’avantage de réduire considérablement la quantité de déchets produits.

Mieux encore, avec son accélérateur de particules qui fabrique des neutrons rapides beaucoup plus puissants que dans une centrale classique, il pourra aussi, à l’avenir, utiliser nos déchets nucléaires bien encombrants et en réduire à la fois le volume et la durée de vie (il est question de 300 ans au lieu de 30.000 ans).

 

Tumeurs mieux ciblées

Myrrha permettra produira également de nouveaux radio-isotopes médicaux. Ceux-ci cibleront beaucoup mieux les tumeurs cancéreuses.

Le SCK-CEN, le centre de recherche nucléaire basé à Mol, travaille depuis des années sur cet ambitieux projet de réacteur de recherche. Estimé à 1,6 milliard d’euros, il était prévu qu’il serait financé à 40% par la Belgique et à 60% par l’international. Avec l’engagement formel de la Belgique, le CEN n’aura plus aucune difficulté pour aller lever de l’argent à l’étranger. Outre l’Europe et l’Etat fédéral belge, Myrrha intéresse des partenaires étrangers comme le Japon.

L.D et RTBF